Tutoriel : les 5 erreurs à éviter pour réussir sa vidéo

Head of Culture & Trends chez YouTube, Kevin Allocca décrypte les raisons du succès des vidéos virales dans son best-seller videocracy publié en 2018. Les tutoriels ou « how to » sont désormais les vidéos les plus regardées de la plateforme vidéo. Et ce, même devant les vidéos de chats ! Les entreprises se sont bien évidemment emparées du phénomène. D’abord dans le cadre de leur communication externe. A l’instar de Meetic qui a mis en ligne des tutoriels pour apprendre à ses utilisateurs ou futurs utilisateurs à entrer en contact avec une personne rencontrée sur le site. Mais aussi en interne, dans le cadre de la transformation digitale des entreprises. Les tutoriels sont utilisés pour sensibiliser à la conduite du changement et pour adopter de nouveaux outils. Le tutoriel permet donc de :

• dépasser les résistances au changement: le tutoriel est un format qui associe la parole aux gestes. Le format est ludique et pédagogique;
• susciter un engagement plus fort sur les projets de transformation: à la condition de mettre en place un cadre propice à l’employee advocacy, vos collaborateurs peuvent réaliser eux-même les tutoriels. Ce type de projet permet de travailler la transversalité des services et de proposer de nouvelles missions motivantes pour les équipes;
• améliorer l’expérience utilisateur : dans un dispositif de communication ou de formation, un tutoriel vidéo est un format plus engageant qu’un mail, un PDF ou une F.A.Q en ligne;
• répondre à la mobilité des collaborateurs: le tutoriel vidéo est consultable partout sur smartphone. Un format idéal pour toucher toutes vos cibles mêmes dispersées (collaborateurs nomades ou répartis sur plusieurs sites et entités).
• apporter une réponse pour les déploiements internationaux: à condition de travailler habillage et sous-titres, votre tutoriel s’adapte aux publics des pays où vous implémentez de nouvelles solutions.

Cela dit, comme dans toute tendance forte, la valeur des tutoriels présents sur la Toile est souvent inégale. Pour faire mouche, le tutoriel doit répondre à certaines règles et éviter certaines erreurs. Voici cinq pièges à éviter. Bonne lecture.

Un enfant de 10 ans doit être capable de vous comprendre !

#1 Ne pas adapter le langage et les formulations dans la vidéo

Qu’il s’agisse de saisir les nouveaux impératifs de sécurité impulsés par la DSI, d’expliquer le prélèvement à la source, le RGPD, ou encore le recours à une nouvelle solution informatique, le tutoriel est l’outil idéal. Cependant, il vaut mieux ne rien prendre pour acquis vis-à-vis de votre audience. Évitez le jargon, simplifiez vos formulations et surtout soyez le plus clair possible. En somme, essayez d’appliquer les mêmes exigences de lisibilité que si vous écriviez un article pour du référencement. En d’autres termes, un enfant de 10 ans doit être capable de vous comprendre.

#2 Penser qu’il faut faire court à tout prix

Il existe un repère partagé par tous les professionnels de la vidéo et du marketing: il s’agit du seuil des 87 secondes (1 minute 30). Passé ce délai, l’attention de l’audience chute. Cela explique le foisonnement des formats courts, de moins de deux minutes, jugés plus impactants pour faire passer un message.

Le tutoriel échappe cependant à la règle. Si le contenu est de qualité et apporte de la valeur à l’audience, alors celle-ci acceptera volontiers de passer plus de temps devant. En outre, pensez que votre vidéo sera référencée en fonction de sa watchline par YouTube. En d’autres termes, votre tutoriel sera mieux mis en avant et référencé si les temps de visionnages sont longs.

#3 Ne pas répondre au point de souffrance de votre audience

Comme chaque support de communication, des arbitrages sont nécessaires. On ne peut tout dire et tout montrer sur une vidéo. Il importe de subdiviser et de séquencer votre tutoriel. Pensez en mode recette de cuisine pour lister toutes les étapes incontournables. Votre script vidéo doit donc prévoir le séquençage et préciser le contenu de chaque séquence au mot près.

Pensez ensuite à choisir les bons plans d’illustration et l’habillage idoine : captures d’écran, captations d’écran, mots-clés, etc. Faites ensuite visionner votre tutoriel à un échantillon du public cible et demandez lui de mettre en pratique ce tutoriel. Vous réaliserez alors très vite quelles sont les limites de ce dernier. L’échec d’un tutoriel peut se concrétiser de deux façons :

• la personne interrompt le visionnage pour chercher sur Google un mot ou une phase qu’il n’aurait pas compris ;
• la personne arrive au terme du tutoriel et n’a pas réussi à régler son point de souffrance.

Revoyez votre script si l’un des deux cas se présente.

#4 Ne pas profiter de la description de votre vidéo

Vos collaborateurs vont voir et revoir votre tutoriel. Bien diviser les étapes permet aux personnes qui visionnent la vidéo de s’y retrouver. Vos collaborateurs vont pouvoir ainsi retrouver rapidement l’information dont ils ont besoin lorsqu’ils rencontrent des difficultés.

Le séquençage de votre vidéo doit donc être chapitré avec le temps correspondant sur la timeline en description de votre vidéo. De nombreux concerts diffusés sur YouTube, par exemple, ont en description de la vidéo le déroulé titre par titre du live pour permettre à l’internaute d’aller vers la chanson qu’il préfère. Ces renseignements permettront à votre audience de re-piocher dans un moment précis de votre tutoriel en guise de piqûre de rappel.

Vous pouvez aller plus loin en ajoutant des ancres dans cette description pour accéder en un clic au moment que l’on souhaite visionner.

# 5 Ne pas mettre de call-to-action

Le format tutoriel est un moyen pour les entreprises de réaliser des opérations marketing moins frontales que le display classique. En cela, le tutoriel utilisé à des fins marketing doit susciter de l’engagement auprès des cibles visées. Diffuser des tutoriels à valeur oui, mais à condition de le faire dans une optique de génération de leads. Un quizz, un bouton ou un pop-up doivent permettre de s’abonner à votre chaîne de tutoriels, vos newsletters et livres blancs.